Frank
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«Papa» ne pouvait plus garder le secret
François Hamelin deviendra un rare athlète à connaître la paternité
Très peu de secrets résistent entre les frères François et Charles Hamelin dans l’équipe canadienne de patinage de vitesse. Il se présente toutefois une exception: quand François deviendra papa.
À sa 10e saison dans l’équipe nationale, le benjamin de la famille Hamelin vivra une année préolympique pour le moins exceptionnelle pour un athlète de haut niveau. Le ventre de sa conjointe Mylène Nadeau trahit déjà les 15 semaines de sa grossesse. Dans une volonté légitime, le couple avait choisi de vivre les premiers développements dans l’intimité la plus étanche, mais vient un moment où on ne peut plus retenir les cachotteries.
«J’ai réussi à participer aux Coupes du monde de Calgary, Salt Lake et en Asie sans le dire à Charles et Marianne (St-Gelais). Ni à mon père qui vit pourtant à Calgary! J’ai côtoyé tout ce monde-là sans leur dire quoi que ce soit. Quand on est revenu de ce voyage, Charles et Marianne ont été parmi les premiers à l’apprendre. On a versé quelques larmes. On est assez proche, alors quand de belles choses comme celle-là arrivent dans nos vies, c’est très émotif», raconte le futur papa à l’approche des championnats canadiens, en fin de semaine à Montréal.
«Pourquoi attendrait-on?»
L’athlète de 30 ans deviendra un cas unique dans l’équipe. Dans la forme paternelle, il sera le seul à donner la réplique à sa coéquipière Marie-Ève Drolet qui a retrouvé le haut niveau de la courte piste après avoir donné naissance à une petite fille en janvier 2015.
Pour un homme qui a vécu les Jeux olympiques de Vancouver et Sotchi, cette fenêtre s’ouvre à point dans sa carrière pour apprivoiser cette vie nouvelle avec son amoureuse.
«Dans notre environnement, il n’y a pas vraiment de papa patineur. Une convention non écrite dit que tu n’es pas supposé avoir un enfant quand tu es un athlète. Mais quand on sent que le temps est venu et que ça nous rend heureux, pourquoi attendrait-on?», demande-t-il simplement.
«Ma conjointe et moi, on a toujours eu tendance à tout mettre sur la glace et à reporter certains projets pour ne pas trop nuire à nos carrières. Mais les années passent et, puisque je continue à patiner, je me suis dit: j’assumerai les conséquences d’avoir un enfant. Il va naître au début de juillet, ce qui va me donner environ un mois et demi avant les essais olympiques. On a déjà développé des pistes de solution si le sommeil devient difficile!»
Pas de retraite
Le bonheur anticipé avec la naissance pourrait se bonifier au mois d’août si Hamelin parvient ensuite à se qualifier pour les Jeux de Pyeongchang. Les deux événements n’ont cependant aucun lien entre eux pour dicter la suite de sa carrière sur patin, assure le médaillé d’or en relais des Jeux de Vancouver.
«Je ne l’ai pas fait dans l’optique de prendre ma retraite dans les prochains mois. Quand je l’ai annoncé aux entraîneurs et préparateurs physiques, c’est quelque chose de nouveau qui se passe dans ma vie, mais ça ne change en aucun temps mon plan de performance vers les Jeux olympiques. Autant j’ai eu un doute après les Jeux (à Sotchi) et que je n’étais plus sûr d’avoir l’énergie pour foncer pour les quatre années suivantes, autant c’est ce que je veux maintenant faire plus que jamais.»
«Si tout va bien, ce seront seulement deux belles choses qui m’arriveront: la naissance et une qualification pour les Jeux olympiques. En dedans de moi et dans mon cocon familial, ce serait le comble du bonheur que ça se passe comme ça...»
http://www.journaldequebec.com/2017/01/10/papa-ne-pouvait-plus-garder-le-secret